Depuis 1989, Cissé (2.875 habitants) se distingue par son ouverture vers ses voisins européens.
C’est en 1989 que Michel BOUCHET, alors maire de Cissé, imagine l’inauguration d’un Chemin de l’Europe en présence de délégations venant de 11 communes de chacun des pays de la Communauté économique européenne (CEE). C’est chose faite le 25 juin 1989 où 100 Européens dont 12 maires de toute la CEE sont réunis à Cissé. La Charte des communes rurales d’Europe, à 12 communes, est née.
Sauf la volonté de l’équipe de l’époque, rien ne prédisposait Cissé à s’insérer dans ce schéma. « Nous sommes loin de toutes les frontières ! » rappelle Annette SAVIN, maire de Cissé depuis 1995 (et adjointe de Michel BOUCHET lors du mandat précédent). « Il fallait faire comprendre aux gens qu’ils n’étaient pas seuls aux monde » évoquant alors la diversité des cultures entre chacun des pays européens.
La Charte suivra l’évolution de l’Union européenne et se renforcera progressivement par l’arrivée de nouvelles communes issues de chacun des pays entrants.
Aujourd’hui, Cissé compte 27 communes jumelles (un record partagé avec Granville, dans la Manche), une dans chaque pays de l’Union européenne (sauf la Slovénie) et une au Royaume-Uni, Desborough, le Brexit n’ayant pas eu raison de l’amitié formée entre ces villes.
Pour faire vivre ce réseau, une rencontre sur quatre jours se tient chaque année dans une des communes signataires de la Charte. Les délégations de six personnes (trois jeunes et trois adultes) venant des quatre coins de l’Europe sont alors accueillies chez l’habitant, un principe inscrit dans la charte. En plus de cette rencontre annuelle, se tiennent d’autres rencontres notamment la rencontre des jeunes, que Cissé a accueillie en avril 2024.
En 36 ans de Charte, les souvenirs et anecdotes ne manquent pas. Annette SAVIN donne l’exemple des rencontres au Luxembourg, un pays comparable de par sa taille et sa population à certains départements, où les rencontres se font souvent en présence de pléthores de ministres. De quoi impressionner. Un pays où elle croisera de manière inattendue, lors d’une des rencontres des communes de la Charte, un de ses concitoyens de la Vienne alors Premier ministre, Jean-Pierre RAFFARIN, en visite officielle.
Alors à Cissé, un sentiment européen plus fort qu’ailleurs ? Pas forcément, de l’aveu même d’Annette SAVIN. Mais l’association des Amis de l’Europe, l’une des chevilles ouvrières de cette ouverture européenne pour Cissé, compte tout de même plus de 100 adhérents unis notamment autour d’une certaine idée de l’Europe que la Maire décrit comme « l’Europe des citoyens, pas politique. Une Europe de l’amitié, de l’échange, du partage… ».